Tu te rends compte à un moment de ta carrière qu’il y a des choses que tu maîtrises.
Tu les maîtrises tellement que tu as l’impression de ne pas les faire, mais de te laisser traverser.
Évidemment, c’est quelque chose que tu as apprise. Quelque chose que tu as soignée.
Tu t’es entraîné, tu l’as répété, tu connais les effets de chaque geste, chaque parole.
Et pourtant ça se passe tellement sans effort que maintenant c’est quelque chose qui te traverse.
C’est cette maîtrise là qui donne à tes gestes et à tes paroles quelque chose de sans effort.
De te laisser juste traverser.
De ne pas vouloir tout maîtriser,
d’être TOI en charge, d’être TOI maître à bord.
Les deux attitudes se contredisent des fois :
Tu essayes de retenir les chevaux.
Tu t’efforce à garder le timing.
Tu rends quelque chose de parfait, encore plus parfait.
Or, tu peux décider de lâcher prise sur ce que tu sais faire ce que tu maîtrises.
Tu peux te laisser porter au lieu de le porter à bout de bras.
C’est très reposant.
De suivre ce que les américains appellent the flow.
D’être dans sa zone : juste lâcher et de se laisser faire.
Quand tu es en cuisine et tu te fais des œufs sur le plat tu ne penses pas. Tu ne maîtrises pas.
Tu prends la poêle.
Tu mets la graisse, tu casses les œufs.
Et souvent tu n’as même pas fait attention à ce que tu faisais et les œufs sont juste parfaits.
Donc, si tu te laissais traverser par les choses que tu maîtrises et que tu ouvrais un peu les reines ?
Afin de profiter de la vue, afin de te laisser surprendre par les associations que tu fais dans ta tête, les idées que tu pourrais avoir.
Si tu ne voulais pas tout contrôler, cette ouverture-là…elle est jouissive.