Anticipation

L’anticipation,

cette petite frayeur,

cette peur, mais aussi peut-être

cette joie de ce qui peut ou ne peut pas arriver,

ce qui est juste derrière le coin

et que je ne peux pas encore le voir.

 

Peut-être, j’entends les pas

peut-être, je vois déjà l’ombre,

mais la surprise, l’événement, la personne,

je ne peux pas encore la voir.

 

Alors je fais un film dans ma tête :

ça va être joyeux,

ça va être triste,

ça va être difficile,

ça va être facile.

Bref, je fais mon propre cinéma de tête

 

Et ce cinéma de tête, il a une puissance incroyable parce que souvent c’est comme une prophétie auto-réalisatoire.

Je me dis ça va être difficile, et oui, ça va être difficile,

ça va être joyeux, et oui, ça va être joyeux.

Et quand ce qui tourne autour de ce coin – que je n’ai pas pu voir et apercevoir vraiment avant – ne correspond pas à ce à quoi je m’attendais ?

 

Je suis non seulement surprise, mais tout au fond de moi, un peu déçu.

Un peu déçu et j’aimerais bien le changer.

J’aimerais bien avoir le pouvoir de faire en sorte que ce qui arrive réellement correspond à ce que j’avais imaginé. Et cela, ça coûte un effort énorme.

 

Être là à vouloir changer la situation,

être là à vouloir changer la réalité,

ça frotte,

ça gratte,

ça peut mettre en colère,

ça peut mettre en larmes : mais c’était pas du tout ce que j’avais imaginé ! – Oui, c’est une grosse déception, une grosse surprise, une grosse frayeur.

 

Non, tu ne peux pas contrôler ce qui tourne autour du coin.

 

Et ta capacité d’accueil de cette surprise va définir à quelle vitesse tu vas en faire quelque chose, tu vas pouvoir la transformer la surprise initiale, la peur initiale …

la transformer en quelque chose de réel, de plus productif, de plus présent, d’être là, d’accepter ce qui arrive, accueillir la surprise. La transformer :

 

Changer de scénario

 

Et au lieu de jouer dans le film de ton imaginaire, de ton cinéma de tête, tu vas jouer dans le film de la réalité.